Le sang royal est-il meilleur que les autres ? [PV Nofré]

Andromède avait quitté son Argos natal quelques jours auparavant, sans aucun cortège royal ou aucun garde. Pour lui, il ne courait aucun risque de toute façon, même si il n'était pas un guerrier ou un mage. Il était juste parti avec un cheval, sa Lune et des vivres. Il n'avait même pas pris la peine de mettre une armure, il n'était habillé qu'avec une tunique ordinaire chaude et une cape doublée en fourrure. Il avait traversé les plaines de l'Argos battues par les vents et la neige, et puis après cela, il y avait aussi la montagne. Cette montagne était une épreuve de plus pour les voyageurs venant de l'Argos. Mais le demi-elfe avait l'habitude de ce genre de choses, il avait beaucoup voyagé. Cela dit, il craignait toujours autant le froid, et les couches de vêtements rembourés n'y changeaient pas grand chose. Mais bon les plaines gelées et la montagne enneigée n'étaient qu'une courte partie du trajet, il restait aussi la traversée du Sinn pour rejoindre Rann, au pied de la muraille protectrice. Et ça, bien que les conditions étaient quand même plus favorables, c'était prodigieusement ennuyeux.

Enfin, il était arrivé maintenant et se réchauffait au coin d'un feu. Il était allé directement voir les guildes, même si il n'avait pas fait parti de la Guilde des Bibliothécaires, il aurait été accueilli, il était roi après tout. Son cheval reposait tranquillement dans les écuries et le demi-elfe était assis dans un fauteuil d'une des chambres de la guilde. On entrait tout juste dans la fin d'après-midi et le soleil se couchait déjà, il disparaissait derrière les montagnes bien plus tôt que n'importe où ailleurs. C'était une ville calme Rann, le demi-elfe l'aimait bien, il pouvait s'y trouver sans qu'on l'embête et étudier pendant des jours entiers. Malheureusement pour lui, on le rappelait souvent à son devoir, des émissaires le cherchaient partout quand il s'enfuyait de la sorte. Surtout l'autre demi-elfe du gouvernement d'Argos, Daristy aimait le savoir, mais on lui avait ordonné de garder Andromède à l'oeil. Ce qu'il n'arrivait pas beaucoup à faire...Andromède était toujours en vadrouille par-ci ou par-là et très peu de personnes lui faisaient entendre raison.

Et d'ailleurs, sa grande qualité à se moquer des conseils allait encore faire ses preuves. Il en avait assez de rester dans les bâtiments de la guilde à ne rien faire. Les non-vampires étaient relativement surveillés dans cette ville et on conseillait vivement à Andromède de ne pas sortir la nuit si il ne voulait pas avoir d'ennuis. Il se préparait dans la petite chambre, la nuit était totale maintenant. Il se changea pour mettre une tenue plus sombre et plus chaude, sans porter sa cape cette fois. Il cacha sa Lune dans son dos, sous les plis du tissu et prit quelques unes de ses amulettes avec lui. Il n'avait pas l'air bien menaçant et ne ferait sans doute pas bien peur à des vampires assoifés de sang.

Le demi-elfe quitta les bâtiments le plus discètement possible pour ne pas avoir encore des gardes à ses bottes, il ne supportait pas d'être surveillé de la sorte. Il n'était pas aussi incapable que les gens le pensaient, ou plutôt, que les types du gouvernement le croyaient. Il se trouvait dans les rues et se baladait simplement sans rien faire, il déambulait juste. Les rues étaient éclairées avec des lampadaires étranges, la lumière était blanche et ne provenait pas de flamme. En fait, il s'agissait d'éclairages magiques, les vampires avaient trouvé, dans les mines non loin de Rann, des pierres lisses, rondes et blanches capable d'émettre de la lumière non-solaire. C'était génial. Et c'était aussi pour ça que le demi-elfe aimait cette ville. Elle en était presque féérique avec cette lumière. Quoi qu'il doutait que les vampires puissent être féériques, il trouvait cela très utile. Mais le maître des vampires de la ville gardait le secret jalousement.

Andromède était trop rêveur, il ne faisait pas du tout attention au monde extérieur en fait. Il voyait le monde mais en cet instant, il se déplaçait dans un monde imaginaire bien à lui. Et c'était pourquoi il n'avait pas du tout remarqué qu'on le suivait depuis quelques temps. Il n'y faisait pas du tout attention et ne pouvait pas se demander qui étaient ces gens. Si il l'avait fait, il se serait peut-être rendu compte que c'était des vampires assez peu sociaux, de grands vampires incroyablement charismatiques. Mais non, il était totalement dans la lune, qui était levée d'ailleurs, la lune...